Le café, mon allié santé

Café : détente, et bien plus

Le café est bien plus qu’un simple coup de boost matinal. Que l’on soit du genre à siroter un espresso corsé ou à préférer une tasse de déca en fin de journée, cette boisson millénaire pourrait avoir des effets surprenants sur notre santé. Des études récentes montrent qu’elle pourrait réduire la mortalité, protéger contre la maladie d’Alzheimer et même soutenir votre foie face aux maladies chroniques du foie. Alors, prenez une tasse, installez-vous confortablement, et plongeons dans ce que la science a découvert sur notre cher café !

Le matin, l’heure gagnante du café ?

Saviez-vous que l’heure à laquelle vous buvez votre café pourrait influencer votre espérance de vie ? Une étude surprenante, menée sur plus de 40 000 Américains grâce au National Health and Nutrition Examination Survey (1999-2018), a exploré cette idée. Les chercheurs ont aussi analysé 1 463 personnes dans une autre étude, le Women’s and Men’s Lifestyle Validation Study. Leur but ? Voir si le moment de la journée où vous savourez votre café joue un rôle dans votre santé.

Ils ont découvert deux grandes habitudes : les buveurs matinaux (36 % des participants) qui prennent leur dose dès le réveil, et les buveurs toute la journée (14 %) qui étalent leurs tasses jusqu’au soir. Pendant près de 10 ans, ils ont suivi ces volontaires et noté les décès : 4 295 au total, dont 1 268 liés à des maladies cardiovasculaires et 934 à des cancers.

Résultat ? Les buveurs matinaux sortent gagnants ! Comparés à ceux qui ne boivent pas de café, ils ont 16 % moins de risques de mortalité toutes causes et 31 % moins de risques de décès par maladies cardiovasculaires. En revanche, les buveurs toute la journée ne montrent pas les mêmes bénéfices. Pourquoi ? Les scientifiques pensent que boire du café tôt dans la journée s’aligne mieux avec notre rythme biologique, évitant de perturber le sommeil ou d’autres fonctions.

Le café espresso : un bouclier contre Alzheimer ?

Quand le café rencontre le cerveau

Passons à une autre découverte qui va ravir les amateurs d’espresso. Des chercheurs ont voulu savoir si ce petit shot de bonheur pouvait protéger contre la maladie d’Alzheimer, une maladie qui touche des millions de personnes et qui est liée à l’accumulation d’une protéine appelée tau dans le cerveau. Cette protéine forme des enchevêtrements qui perturbent les neurones, un problème au cœur de ce que l’on appelle les tauopathies, dont Alzheimer fait partie.

Une analyse ultra fine

Pour en avoir le cœur net, les scientifiques ont analysé un extrait d’espresso avec une technologie avancée, la RMN (résonance magnétique nucléaire). Ils ont identifié ses stars : la caféine, bien sûr, mais aussi la génistéine, un composé moins connu : il s’agit d’un composé naturel aussi présent dans le soja, reconnu pour ses propriétés antioxydantes et potentiellement protectrices.

Ensuite, ils ont testé ces éléments en laboratoire, sur des cellules et dans des expériences chimiques, pour voir comment ils agissent sur tau.

Et là, surprise ! L’extrait d’espresso, la caféine et la génistéine bloquent la formation de ces enchevêtrements de tau. Ils empêchent la protéine de s’agglomérer, de se condenser et même de « semer » d’autres agrégats – un peu comme si le café mettait un stop à la propagation du problème. Mieux encore, certains composés du café se lient aux fibrilles de tau déjà formées, suggérant qu’ils pourraient aussi agir après coup.

Un espresso pour la mémoire ?

Ces résultats sont prometteurs. Imaginez : votre pause espresso ne serait pas seulement un plaisir, mais une arme contre la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs pensent même que ces découvertes pourraient inspirer de nouveaux traitements, en ciblant soit la tau libre, soit ses formes fibrillaires. Bien sûr, ce n’est encore qu’au stade des labos, mais l’idée qu’un café puisse protéger votre cerveau a de quoi faire rêver.

Et dans la vraie vie ?

Pour l’instant, rien ne dit qu’un espresso par jour éloigne Alzheimer pour toujours. Mais si vous aimez ce rituel italien, voilà une raison de plus de l’apprécier.

Le café, ami du foie

Le foie sous les projecteurs

Le café ne s’arrête pas au cœur et au cerveau : il fait aussi des merveilles pour votre foie. Une grande étude menée sur près de 500 000 personnes au Royaume-Uni (via le UK Biobank) a suivi pendant plus de 10 ans les effets du café sur les maladies chroniques du foie (CLD). On parle ici de problèmes comme la stéatose (foie gras), le carcinome hépatocellulaire (un cancer du foie), et même les décès liés à ces maladies.

Tous les cafés sont bons pour le foie

Le plus étonnant ? Tous les types de cafémoulu, instantané, décaféiné – réduisent le risque de CLD. Comparés aux non-buveurs, les amateurs de café ont moins de chances de développer une stéatose, un cancer du foie ou de mourir d’une maladie hépatique. Et ce, peu importe s’ils boivent un café filtre ou un déca rapide au bureau. Les chiffres sont clairs : le risque baisse de manière significative, parfois jusqu’à 20-30 % selon les cas.

Pourquoi ça marche ?

Le secret ne repose pas seulement sur la caféine. Le café est une mine de composés naturels: l’acide chlorogénique, le kahweol, et le cafestol, par exemple. Ces substances ont des pouvoirs antioxydants et anti-inflammatoires qui protègent le foie. Elles empêchent la fibrose (une sorte de cicatrisation excessive) et freinent la progression des CLD. Chaque type de café en contient des doses différentes, mais tous semblent efficaces.

Une solution simple et accessible

Ce qui rend ces découvertes passionnantes, c’est leur portée. Dans des pays où les maladies chroniques du foie sont un fléau et les traitements rares, le café pourrait être une arme abordable. Une tasse par jour serait offrir au foie un bouclier naturel. Les chercheurs appellent à des essais plus poussés, mais l’idée d’une prévention aussi simple est déjà séduisante.

Le café : un super-héros santé ?

Trois études, un même amour pour le café

Ces trois recherches, bien qu’elles ciblent des parties différentes du corps – cœur, cerveau, foie – racontent une histoire cohérente : le café est un allié santé sous-estimé. Voici ce qu’on retient :

  • Mortalité : Boire du café le matin réduit les risques de décès, surtout cardiovasculaires. Le timing et la dose jouent un rôle clé.
  • Maladie d’Alzheimer : L’espresso combat la protéine tau, offrant une piste pour protéger votre cerveau.
  • Maladies chroniques du foie : Tous les cafés protègent votre foie grâce à leurs composés antioxydants.

Pourquoi le café est-il si puissant ?

Le café n’est pas juste de l’eau chaude avec des grains. C’est une boisson complexe, pleine de molécules actives. La caféine booste votre énergie, mais ce sont les autres composés – génistéine, acide chlorogénique, kahweol – qui font le gros du travail. Ils luttent contre l’inflammation, les radicaux libres, et même les protéines rebelles comme tau. Que vous optiez pour du caféiné ou du décaféiné, les bénéfices sont là.

Comment intégrer le café dans votre vie

Pas besoin de devenir un barista pour profiter de ces effets. Voici quelques idées simples :

  • Matinal : Commencez la journée avec une tasse pour viser les bénéfices sur la mortalité.
  • Espresso : Offrez-vous un petit shot pour chouchouter votre cerveau.
  • Régulier : Une ou deux tasses par jour, peu importe le type, pour votre foie.

Et si vous n’aimez pas le café ? Pas de panique, ces études ne disent pas qu’il faut en boire à tout prix. Mais si vous l’appréciez déjà, vous avez une raison de plus de sourire en le dégustant.

Les limites et l’avenir du café santé

On ne sait pas encore tout

Ces études sont prometteuses, mais elles ont leurs limites. L’analyse sur la mortalité repose sur des observations, pas des preuves directes de cause à effet. Les tests sur la maladie d’Alzheimer sont encore en laboratoire, pas sur des humains. Et pour le foie, on attend des essais plus solides pour confirmer les bénéfices. Bref, le café n’est pas (encore) une potion magique officielle.

Vers de nouvelles découvertes

Les chercheurs ne s’arrêtent pas là. Ils veulent des études plus longues, sur davantage de personnes, et dans des contextes variés. Peut-être qu’un jour, votre médecin vous prescrira un espresso avec un sourire ! En attendant, ces pistes ouvrent des portes : et si le café inspirait des médicaments contre tau ou des programmes de prévention pour le foie ?

Références

  • Coffee drinking timing and mortality in US adults
    Xuan Wang, Hao Ma, Qi Sun, Jun Li, Yoriko Heianza, Rob M Van Dam, Frank B Hu, Eric Rimm, JoAnn E Manson, Lu Qi. European Heart Journal, Volume 46, Issue 8, 21 February 2025, Pages 749–759, https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehae871
  • Espresso Coffee Mitigates the Aggregation and Condensation of Alzheimer′s Associated Tau Protein, J. Agric. Food Chem. 2023, 71, 30, 11429–11441
  • All coffee types decrease the risk of adverse clinical outcomes in chronic liver disease: a UK Biobank study. Oliver Kennedy, Jonathan A. Fallowfield, Robin Poole, Peter C. Hayes, Julie Parkes & Paul J. Roderick. 10.1186/s12889-021-10991-7

Posez votre question